Fontainebleau 2019 : Denia en maître dans les 6 ans ASB
Ils étaient treize au départ de la Finale nationale des 6 ans Autres Stud-books mais aucun n’a reçu le Label SHF. La victoire finale est néanmoins revenue à Denia sous la selle François-Xavier Boudant et propriété de ses naisseuses, la cavalière Pauline Guignery et sa mère Annie Fournier. Le podium a été intégralement trusté par des femelles.
La fille de Quaprice Bois Margot et d’une mère par Cordalme est arrivée à Fontainebleau avec la somme de gains de 628,63 euros après avoir cette année réalisé treize sans-faute sur seize parcours courus sur le Cycle Classique 6 ans Autres Stud-books. Lors de cette Finale nationale, la tonique alezane a enchainé deux parcours vierges de toute pénalité lors des deux qualificatives puis a malheureusement fait tomber l’ultime vertical de la première manche de la finale, avant de réitérer l’exploit en survolant l’ultime parcours. « J’ai vraiment adoré les parcours de Denia à Fontainebleau ! », explique Pauline Guignery, cavalière à succès, naisseuse et propriétaire de la championne. « Alors que c’était sa première fois sur le Grand Parquet, elle s’est comportée comme si elle était chez elle, sans aucune émotion. Je l’ai trouvée très fraiche jusqu’au bout et je pense même que, s’il y avait eu un barrage, elle aurait pu repartir ! Elle a gardé sa qualité de saut jusqu’au bout et, d’après François-Xavier, la faute qu’elle a faite sur le dernier est plus de sa faute à lui que de la faute de la jument. En effet, il a voulu faire le contrat serré pour aller sur le dernier vertical afin de terminer avec une jument bien rassemblée mais, selon lui, ça l’a un peu éteinte et a coupé son énergie. Il dit d’ailleurs qu’avec les autres il a choisi le contrat en allant », poursuit la naisseuse.
Denia & François-Xavier Boudant
Cette dernière élève avec sa mère, Annie Fournier, dans le but précis de produire des chevaux pouvant l’emmener au plus haut niveau. Pour ce faire, les deux passionnées utilisent les anciennes juments de concours de Pauline. « J’avais cette jument Cobra 0014 qui était très concours et qui a été très performante sur des épreuves cotées à 1,40m et 1,45m. Cette dernière avait une très bonne technique, mais était davantage faite pour les épreuves de vitesse. Elle n’avait pas le meilleur galop et, en revanche, Quaprice rapportait cette qualité dans le galop, de la force et de la souplesse. J’ai donc décidé de les croiser pour donner à ma jument ce qu’il lui manquait. Denia est née très jolie, elle se démarquait des autres par son petit modèle, mais était très bien faite par rapport aux autres. Côté caractère, elle était assez compliquée ! Elle n’aimait pas du tout l’Homme et couinait à chaque fois que nous voulions la caresser ou l’approcher ! Nous avons donc fait faire le débourrage pour un éthologue et cela s’est très bien passé. Nous l’avons fait sauter en liberté à trois ans pour la première fois et elle montrait déjà toute la qualité dont elle fait preuve aujourd’hui. Une fois associée à un cavalier elle a répété cela. Ce qui était le plus dur à canaliser, et ce qu’a très bien réussi François-Xavier, était son énergie et sa volonté de toujours vouloir aller, parfois un peu trop même, de l’autre côté de la barre », détaille l’éleveuse.
Denia & François-Xavier Boudant
Si la très bien faite jument alezane a toujours été talentueuse, elle a néanmoins mis du temps à atteindre la précision qu’elle a désormais en parcours. « Chez moi les chevaux ne font pas beaucoup de parcours à 4 ans donc elle a fait le strict minimum, seulement pour découvrir l’environnement extérieur, le camion, etc… À cinq ans, elle était montée par Julien Renault et est allée jusqu’au CIR avant de repartir en vacances. La jument s’est très bien comportée cette année-là et a réalisé beaucoup de sans-faute, mais elle n’était pas parfaite dans son dressage. Au début de son année de 6 ans, François-Xavier a donc pris le temps de la dresser sur des petites épreuves nationales et puis, lorsqu’il a senti qu’elle était prête, ils ont commencé le programme des 6 ans. »
Désormais, c’est sous la selle de sa propriétaire et naisseuse que Denia devrait poursuivre sa route. Pour Pauline, la jument pourrait être la relève de sa mère, qu’elle a montée, en vue du haut niveau. « Maintenant qu’elle a fini le circuit Cycle Classique, je vais la récupérer afin de faire les 7 ans et continuer son évolution. Nous avons créé l’élevage avec ma mère, je l’aide à faire les croisements car j’ai monté quasiment toutes les mères en concours et que donc je les connais bien. Nous prenons toujours les décisions à deux et nous avons choisi de garder Denia, car l’objectif est que je retrouve le plus haut niveau avec des chevaux de l’élevage. Nous nous sommes donné du mal depuis maintenant huit ans et nous voulons continuer à avancer ! Tant que les propositions ne nous permettent pas de racheter un cheval de Grand Prix par la suite, nous ne la vendrons pas ! », conclue la gérante du Haras d’Autheuil, à Autheuil-Authouillet.
Revivez en images le parcours de la Championne :
NABI VD WELLINGTON, LE GENIE A L’ETAT PUR
La médaille d’argent a été attribuée à NABI VD WELLINGTON, une fille d’Étoile van’t Oudbos et d’une mère par Cabrio van de Heffinck. La jument grise était présentée par Kevin Graindorge et a commis une faute lors de la première manche de la finale, sautant le reste des parcours sans aucune faute.
NABI VD WELLINGTON & Kevin Graindorge
Arrivée à Fontainebleau avec seulement 438,16 euros de gains, en raison d’une saison - première saison de sa vie - débutée mi-juin seulement, la jument était pleine de fraicheur mais sans expérience. Elle n’a néanmoins pas démérité : « Nabi est arrivée chez moi cette année au mois de juin car elle était auparavant en Suisse chez ses propriétaires, les frères marchands de chevaux, Thomas et Markus Hauri », confie Kevin Graindorge, son cavalier. « Elle était débourrée et avait sauté seulement quelques petits parcours là-bas. Lorsqu’elle est arrivée nous avons fait deux tours de Formation 2 afin de faire connaissance et ensuite, nous avons directement attaqué sur le Cycle Classique 6 ans. Elle a toujours été fantastique alors que, par-dessus tout, en même temps qu’elle courrait dans les 6 ans, elle était inséminée et prélevée pour remplir quatre porteuses avec ses embryons. Elle a été très régulière depuis que nous avons commencé. Elle faisait deux tours par semaine car nous étions vraiment très en retard et elle a tout de suite répondu présente. Nabi est une jument pleine de force, très respectueuse et très volontaire. Elle n’hésite jamais, et ce malgré le peu d’expérience qu’elle a. Par exemple, à Fontainebleau elle n’a absolument rien regardé et s’est très bien comportée ».
Pour ce qui est de la suite, forte de très bonnes origines, Nabi sera à nouveau inséminée et prélevée pour donner un nouvel embryon et préparera en parallèle sa saison de 7 ans sous la selle de son cavalier actuel.
LAITA DE PREUILLY Z, LA DELICATE TALENTUEUSE
Le podium a été complété par LAITA DE PREUILLY Z, une femelle par le réputé L’Arc de Triomphe. Cette aérienne baie, d’une mère par Chin Chin, était présentée par Guillaume Guinaud, cavalier installé au Haras de Preuilly.
LAITA DE PREUILLY Z & Guillaume Guinaud
Performante tout au long de l’année, la Zangersheide a ainsi conclu en beauté une saison durant laquelle elle a réalisé onze parcours parfaits sur dix-sept sorties. L’énergique baie a réalisé deux fautes au cours de cette compétition, une lors de la seconde qualificative et une lors de la seconde manche de la finale. Néanmoins, l’énergique et explosive baie a ravi son cavalier de toujours : « À Fontainebleau, j’ai eu un vraiment sentiment de facilité alors que je ne pensais pas qu’elle ferait cela avec autant d’aisance et de sûreté. Avant cette année, j’avais un peu cette interrogation de savoir si oui ou non elle allait passer le cap de ces hauteurs. Finalement, elle a fait sa saison de 6 ans aussi facilement que les années précédentes, si ce n’est mieux, car elle commence à se décontracter complètement et est donc notamment plus déliée dans le dos et montre ses moyens », explique Guillaume Guinaud.
Si Laita a toujours montré de la qualité sur les barres, son caractère sensible et délicat a au départ posé quelques problèmes. « J’ai débourré Laita à deux ans et demi. Au départ, elle était un peu compliquée car très craintive des autres chevaux notamment et cela rendait les détentes un peu chaotiques. Tout cela s’est beaucoup amélioré grâce à de l’éthologie et grâce au temps et à l’expérience. En revanche, elle a toujours été très gentille avec l’Homme, même si un peu délicate sous la selle au départ. Pouliche, ce n’était pas la plus belle car elle a une tête assez commune mais, en revanche, elle était très bien faite avec une belle arrière-main et un très bel équilibre. Sur les barres, en liberté, elle montrait déjà de bonnes aptitudes et était d’ailleurs la meilleure du lot de sa génération à Preuilly. À 4 ans tout s’est bien passé puisqu’elle se qualifie pour Fontainebleau et court la grande finale. En effet, si les paddocks étaient un peu compliqués, une fois en piste ce n’était plus la même car elle veut vraiment bien faire, ne regarde rien et est très à l’écoute de son cavalier et dévouée à lui. À cinq ans, de la même manière, elle n’a quasiment fait que des sans-faute et termine troisième du Championnat des 5 ans Autres Stud-books », se souvient le cavalier.
La suite n’est pas encore déterminée car la médaillée de bronze est à vendre. En revanche, si elle ne trouve pas preneur, elle s’élancera dans les épreuves de 7 ans.
L'ensemble des résultats du Cycle Classique de la Grande Semaine de Fontainebleau est à retrouver ci-dessous :