Dior de Grez Neuville expose son talent dans le Cycle Libre 2ème année 5 ans
La victoire de la finale CL2-5 ans est revenue sans conteste à DIOR DE GREZ NEUVILLE, fils du fabuleux Don Juan de Hus, sous la selle de Clémentine Dhennin Giraud.
Dès la Préliminaire, rien ne semblait pouvoir perturber Dior de Grez Neuville. Très marqué par son père, le Selle Français alezan a indéniablement séduit les juges bénéficiant d’une note de 82.6%. Issu d’une mère anglo-arabe, sa légèreté, son élasticité et son énergie ont été mis en exergue par Clémentine Dhennin Giraud, cavalière du champion depuis le départ. Le couple n’a pas failli en finale puisqu’il s’adjuge un score de 81.4% synonyme d’une médaille d’or avec plus de deux points d’avance sur leurs poursuivants.
« À Saumur, durant tout le championnat je l’ai senti très disponible et avec une énorme envie de bien faire. Dès la détente il était avec moi et en confiance. Arrivé dans la carrière des 10 minutes avant la Préliminaire il était formidable et montrait toute l’étendue de ses capacités au galop. Sur le rectangle il était très bien même si j’ai préféré sa manière de galoper sur les 10 minutes ! Néanmoins les points sont tombés pour récompenser son galop fabuleux à 8.8. La finale était le surlendemain, j’ai alors raccourci ma détente pour profiter de cette qualité de galop durant la reprise et ça a été payant car de ce fait il n’a pas baissé de pied, avait envie de faire le show et était très compétiteur », explique la cavalière.
Le mâle Selle Français n’a participé cette année qu’à quatre compétitions et est donc arrivé frais et disponible à Saumur.
« Dior a été débourré l’année dernière donc il a moins d’un an de travail. Nous nous étions dit que 2018 serait une année pour se lancer et le former doucement, raison pour laquelle nous l’avons mis dans le Cycle Libre, afin de ne pas être trop dur avec lui. Lorsqu’on a vu en milieu de saison qu’il avait des notes vraiment intéressantes nous avons pensé qu’il serait possible de faire un podium ! Lors de sa première sortie en concours, au Lion d’Angers, il participait au Cycle Classique 4 ans pour le mettre en route et les juges avaient énormément apprécié son galop en lui mettant 9. Le lendemain dans le Cycle libre je l’ai senti vraiment fatigué car c’était beaucoup d’émotions et d’énergie pour un cheval avec peu de travail. Ainsi, au cours de la saison il a pris en musculature et en condition pour assumer plusieurs jours de travail un peu plus intensif », se félicite Clémentine Dhennin Giraud.
Un croisement décrié mais performant
Ce titre vient couronner un croisement extrêmement désiré et pensé par son naisseur, Didier Dupeyrat, qui avait dès le départ placarder dans son esprit ce que serait ce poulain. Et ce malgré nombre de critiques.
« Au tout début de mon élevage, il y a huit ans, je cherchais une jument pour faire un cheval de dressage à partir d’une des composantes du Selle Français. Je n’avais pas envie de faire comme je l’avais déjà fait et d’aller chercher une poulinière en Allemagne ou au Pays-Bas. Je savais que je n’aurais peut-être pas forcément ce que je cherchais comme poulain en première génération mais j’espérais avoir une femelle et ainsi la recroiser. Un jour lors d’une vente aux enchères, j’ai trouvé cette Anglo, toute petite en taille, alezan brûlé avec un charisme fou et j’ai été séduit. Elle a été présentée au saut en liberté, elle n’avait pas énormément de moyens mais elle se déplaçait naturellement très bien. Je me suis dit, ce sera elle ! Pour compenser ce morphotype un peu étroit et petit je l’ai faite saillir par Don Juan de Hus qui avait tout ce dont ma jument manquait et qui était à l’époque la grande star des 4 ans. Le premier poulain a donc été Dior, j’ai réessayé le croisement et ai à nouveau eu un mâle ! Ce n’est qu’au bout de la troisième fois que j’ai eu une femelle. Cette dernière présente d’incroyables qualités pour le sport mais je l’ai mise à l’élevage malgré toutes les incitations de mon entourage ! Mon choix de croisement a souvent été décrié, les gens disaient que je perdais mon temps, que ça ne fonctionnerait pas… mais j’ai toujours cru en mon idée ! », s’amuse l’éleveur.
Une belle aventure nommée Dior
Et dès le départ, Dior, son protégé, lui a prouvé qu’il n’avait pas fait une erreur.
« Poulain, Dior avait énormément de charisme avec une tête très arabisée. Il était un peu étroit mais dans le pré on ne voyait que lui. Il avait une classe de galop déjà incroyable. Puisqu’il était un peu étroit je l’ai débourré à trois ans puis l’ai laissé repartir un an au pré pour qu’il finisse de grandir et qu’il s’étoffe un peu. J’avais dès le départ dans la tête la monte de Clémentine. Je l’ai contacté, lui ai décrit le cheval, lui ai dit qu’il avait beaucoup de qualités mais qu’il était très vert ! Finalement il est arrivé chez elle et nous avons trouvé un deal dans lequel Clémentine possède la moitié du cheval. Nous sommes donc copropriétaires et désormais très bons amis ! L’aventure est si belle que dès que nous avons des propositions d’achat nous nous regardons et nous explosons de rire ! »
La suite s’écrira donc évidemment toujours avec Clémentine et Didier qui ne semblent pas prêts à arrêter cette si belle histoire et à voir partir leur protégé.
« Dior bénéficiera d’une bonne pause. Il retournera chez Didier, à l’élevage, jusqu’en novembre et ne reviendra qu’à ce moment-là aux écuries. Le travail d’hiver nous dira ce qu’il adviendra de l’année prochaine c’est à dire si nous restons dans le Cycle Libre ou si nous l’orientons vers le circuit Cycle Classique », conclut Clémentine Dhennin Giraud.
La suite du classement a été composée de Delight de Massa, présenté par Rafaelle Alzuria, et Anthea Boderes, sous la selle de Sandra Simon, qui ont trusté les deuxième et troisième positions.
Le premier, fils de Tabaco de Massa et Ravena de la Font, elle-même fille du Trakehner Munchhausen, s’est octroyé la note de 76% lors de la Préliminaire, avant de performer en finale pour obtenir un score de 79.2%. Né à l’élevage de Massa, ce cheval de sport portugais réalisait une performante saison, associé à sa cavalière Rafaelle Alzuria puisqu’il se classait cinq fois sur six sorties.
Delight de Massa & Rafaelle Alzuria
Fermant la marche du podium, Anthea Boderes a été la seule présence féminine sur ce podium accompagnée de sa partenaire Sandra Simon. Cette fille d’Antaeus et petite fille de A Jungle Prince conclut son championnat avec une note de 78.8% lors de la reprise finale. L’an passé, la Hanovrienne terminait quatrième de la Petite Finale du Cycle Libre 1ère année 4 ans lors de la Grande Semaine de Saumur.
Anthea Boderes & Sandra Simon
Retrouvez ci-dessous l'ensemble des résultats 2018 :